Costa LEFKOCHIR - Un parcours
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LIVRES SCELLES

Exposition du 24 avril au 7 juin à la Galerie d'Art de Beaucaire
     
 Beaucoup d'entre vous connaissent déja le travail de l'artiste que nous recevons ce soir. Il fût l'un des premiers à nous faire confiance, l'un des premiers à croire que nous voulions faire de ce lieu ordinaire un espace d'art de qualité. J'ai donc le plaisir d'accueillir ce soir Costa Lefkochir.
  Grec jusqu'au plus profond de ces couleurs, il n'en aime pas moins Liege où il choisit de suivre des cours d'architectures, et sortit finalemnt avec un premier prix de l'Académie Royale des Beaux-Arts. Liège encore où se trouve un atelier aux murs de briquettes et à la cours pavée et couverte de mousse, d'où partent des expositions vers des lieux et des galeries toujours plus prestigeux.
   Des envolés lyriques et colorées qui depuis 1995 caractérisaient les Mémoire du Temps, aux œuvres que nous découvrons ce soir, un long chemin s'est étiré sous les brosses de costa Lefkochir. Délaissant pour un temps les pigments colorés et purs qui se libéraient encoresur les toiles présentées en 1998 dans notre galerie, la profondeur sereine du noir et du

"Dalle mémoire ", 2000

 

  

   

 blanc trouve tout son épanouissement grâce au soutien de la Terre de Sienne. Les couleurs ne sont plus que ponctuation, silences et respiration ; comme les lettres d'un nouvel alphabet.
 Présente déjà dans l'écoute du silence, la trilogie chromatique Blanc - Noir - Terre de Sienne a pris le temps de s'affirmer, de trouver un équilibre où la Terre d'ombre reprend son sens premier, s'épanouit dans la pleine puissance de ses origines. Elle élève, donne le relief, évoque le mystère, fragilise et construit.
 L'ascèse des noirs et des blancs appelle à la méditation, comme une fenêtre ouverte sur une pause du temps. Chaque oeuvre trace la voie de notre raison d'être. Ces feuillets arrachés à de vieux livres portent dans leurs lignes un fil conducteur de vie qui passe et traverse les siècles. Les noeuds sur ce lien frâgile sont autant d'empreintes laissées par les sages des Antiquités modernes et anciennes. A l'aube de l'émancipation de l'oeuvre, la caresse d'une main blance couvre les caractères indélébiles d'un voile léger qui atténue la noirceur de l'encre, tempère l'ardeur des mots, appelle à la réflexion.
 Nous voici seul face à l'oeuvre, face à nous même, face à un fragment miroitant de l'humanité. Pensée scéllée par des restes d'atelier, rêve construit et impalpable, la peinture de Costa Lefkochir se libère de l'absisse et de l'ordonnée, de l'ordre et du chaos. Elle pénètre à pas lents et sûrs une nouvelle dimension. Après le temps mis en mémoire, fragments de textes, lambeaux de pages, écritures furtives... Après la spiritualité évidente de l'homme, dévoilée, libérée, dans un discours sans cesse éthéré depuis plus de 25 ans... Le volume devient ainsi la cinquième dimension de Costa Lefkochir.
(discours prononcé par jean françois Dreuilhe lors de l'inauguration)