Lucien CLERGUE
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L'exposition de Beaucaire en 2002 
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Lucien Clergue est né à Arles
Il Vit et travaille à Arles

                 

 

Lucien Clergue est un Chasseur de vérité…

Je suis particulièrement ému d'avoir pu organiser cette exposition et que la ville de Beaucaire s'inscrive dans le parcours de son œuvre. Je suis ému car il y a une vingtaine d'année, je me souviens être entré pour la première fois dans son atelier, j'allais chercher un tirage d'une photo représentant Cocteau et l'homme cheval. Je pénétrais ainsi, un petit peu et longtemps après dans l'univers du Poète grâce à cet homme qui au même titre que Doisneau ou Sieff était un exemple pour moi qui débutais professionnellement dans la photographie.

Associer Clergue à Cocteau semblera sans doute facile. Il est pourtant une phrase du Poète qui me vient immanquablement à l'esprit quand je croise Lucien Clergue : " Je suis un mensonge qui dit toujours la vérité."

Ses images depuis toujours, me font plonger dans une vérité mensongère.

Vérité, car la photographie, par essence, est figurative, à moins de rentrer dans des jeux de laboratoire, d'effets de filtres ou aujourd'hui de logiciels informatiques. L'appareil photo est un outil de mémoire qui va inscrire sur une fine pellicule l'instant unique et fugace que la vie offre à sa générosité. Car l'art photographique de Lucien Clergue est avant tout celui du partage. Sa quête de l'image unique est incontestablement animée par l'envie d'offrir, à qui saura la lire, l'émotion qui était la sienne à l'instant où il immortalisait la scène.
Si, 50 ans après, Clergue se souvient encore de la petite gitane pleurant son chien mort au bord d'une route, ce n'est pas parce qu'il n'a pas pu la photographier de peur de la probable colère de son patron s'il était arrivé en retard. Non ! Si Clergue regrette cette image, c'est parce que Lucien était tellement ému, qu'il aurait aimé nous émouvoir aussi.

Mensonge, parce que le photographe agit dans la contrainte du cadrage. Il définit ainsi les limites de la scène, nous imposant Sa vérité. Mais Clergue ne livre jamais l'image que vous attendez, il ne vous prend pas en témoin de l'événement, mais vous implique, vous contraint à suivre Cocteau dans les méandres du Val d'enfer…, à sentir l'écume qui caresse la peau de son modèle…, à vivre le drame de Corbacho gisant sur le sable d'une arène…

L'amour, la sincérité sont sous des formes parfois voilées dans toutes ses images, même les surimpressions d'œuvres picturales et d'instants de corrida que l'on peut voir à Nîmes naissent du hasard et nous laissent libre d'y trouver ce que notre sensibilité veut bien nous permettre de voir.

Alors, cher Lucien, merci d'avoir accepté mon invitation, merci pour toutes tes images, et merci pour la belle Ville d'Art et d'Histoire qu'est Beaucaire.

Discours prononcé par Jean François Dreuilhe
Lors du vernissage le 26 juin 2002


Composites Polaroïd



St John's Beach Antilles 1987
83,5 x 52 cm

 


Les 2 sœurs, Camargue 1986
50 x 65 cm

 


Bergerie d'azur, White Sands, 1986
56,2 x 46,2 cm

 


Autoportrait, New York, 1988
65 x 80 cm

 

Triptyque en hommage à Bacon, NY, 1987
60 x 108 cm