Gérard
SIMOËN
Biographie
L'expo de Beaucaire
Né
à Paris en 1949
Vit et travaille à Villeneuve sur Yonne |
Gérard Simoën est un manipulateur tellurique.
Il y a chez lui un terrassier de la tectonique des plaques. La matière
se plisse, ondule, multiplie ses ourlets et ses crevasses. Comme une planète
lointaine révélée par une sonde ou un télescope.
Une texture rythmée apparaît, un support cadencé, une
écorce. On ne sait quelle épaisseur de sable cosmique a été
balayée pour accéder à la souche, au socle. A des noyaux
et des modules de résistance coriace, compacte : une ossature, un
squelette du monde. A moins quil ne sagisse de fossiles animaux,
hybrides, humains. Une sorte de radiographie débusque des vertèbres,
des alignements de corps de dinosaures cristallisés, de salamandres,
danthropoïdes jumelés, tels des sosies, des spectres
Travail darchéologue qui sous les strates friables du temps atteint le lit des concrétions profondes. Un champ darchives et de traces. Fantômes irréfutables. Du tréfonds tellurique nous reviennent des formes, oui des revenants radicaux. Figures oblongues, pareilles à des pains juxtaposés, séparés par des sillons, des sinuosités. Le pain, sa pâte pétrie et sa croûte rigide. La boulangerie cosmique de Simoën extrait de son four le foisonnement orchestré des modelés. Cest de linforme qui surgit. Peu dangles, de références identifiables. Mais lavènement flou de bosselures zoomorphes. A mi-chemin du magma chaotique et du cosmos lisible, émergent de leur gangue, des blocs à déchiffrer, des carapaces, des cabossements, des reliquats. Epaves ancrées dans une évanescence flottante. |
Canyons, crêtes
et cratères, mais aussi osselets, gisants, créatures, sacs
de squames, téguments tératologiques, reptations figées
de sauriens dans les nervures des gisements. Le sol dépouillé
de ses oripeaux de cendre découvre ses convulsions, ses pétrifications,
son véridique talon. Tel un lever de rideau sur une scène immémoriale, un théâtre de momies chtoniennes. Entre Lascaut et Pompéi, Buffon et la planète Mars. Doriginelles, dapocalyptiques présences affluent du dessous et des coulisses de sable. Elles soffrent lentement au regard qui se laisse halluciner. Ce nest pas tant à scruter ces contours et ces reliefs quon les devine. Il faut plutôt se laisser happer, hanter par leur négatif, un lent soulèvement de visions en creux et de réminiscences. |
Archéologie, fouilles, boulangerie, bourgeonnement
tellurique. Forge. Car fer et feu, combustion et carbonisation entrent
dans ce sabbat des mains et de la matière. Gérard Simoën
a cuisiné sa trame secrète de matériaux, ses liants,
ses ferments, pour mieux manigancer ses gnomes, ses gargouilles et ses
golems. Manuvrant de douceur en dureté, passant du lisse,
du poli, du caressé, au rugueux, au morcelé, au grenu.
Terres, sables, résines, grains, oxydes, patines Il ne sagit pas tant de sculpter un bloc préexistant que damorcer, de fomenter une poignée dalchimique mortier, dy susciter des ombres, de fantastiques présences. Lautre volet de luvre ne manque pas de surprendre et de heurter par un effet inverse de recouvrement. Dun côté Gérard Simoën paraît dépouiller, gratter, exhumer, dévoiler. De lautre, il peint larchive, il y dépose une pellicule de couleur. Comme pour lire autrement le texte par surimpression, transparence et palimpseste. Couleur violente. Bleu cru, fluorescent. Jaune plus moelleux, plus doux, plus fécond, plus rustique, plus comestible. A la texture tellurique du substrat raviné et peint, se conjugue un ruissellement aléatoire. Les formes et les masses sous-jacentes sarriment dans le coriace. Elles ressortissent au fondement. Tandis que la pluie des coulures court et se ramifie, sur son fond de couleur, dans un mouvement vibratile et vivant, de sueur, de semence et de sang. La couleur chez Simoën nous ouvrirait, par le biais du voile, à lavènement du visage et du vivant. Crue, contrastée ou fondue, toujours émotionnelle, arachnéenne, la couleur éclate, ondoie, serpente et se tisse Dépouiller, fouiller. Pétrir, forger. Tisser Verser, épancher. Autant dexpérience et détapes dans la révélation et la reconnaissance. Plissés, modelés de préhistoire, sombres, durcis, statiques. Déclinaison de fossiles résistant à lérosion. Et voile vivant des surfaces labourées, irriguées, irradiantes. Dévoiler, déterrer. Faire transparaître et revenir. Voiler, enfin, pour deviner, percer un visage à son fluide émoi, divulguer une nouvelle arborescence du moi, de sa figure, de ses sillons, de ses efflorescences à fleur de peau, de temps, dhistoire ensemencée. PATRICK
GRAINVILLE
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Principales expositions 1971 Paris, Musée dart Moderne1972 Paris, Grand Palais 1972 Paris, Musée dart Moderne 1972 Saint Germain en Laye, Jardins publics 1972 Anvers, Galerie de Zwarte Panter 1972 Venise, Mostra Internazionale di Venezia Hommage à Charlie Chaplin 2001 Paris, Musée dArt Moderne 1973 Paris, Galerie Iris Clert 1974 Laval, Musée de la Ville 1974 Paris, salon de la jeune sculpture 1974 Paris, Salon Réalités Nouvelles 1974 Paris, Salon dArt International, Contemporain 1974 Valenciennes, Galerie Anima Animus 1974 Mayenne, Château de Sainte-Suzanne 1974 Paris, Musée dArt Moderne 1974 Bourges, Maison de la Culture 1975 Paris, Salon de la Jeune Sculpture 1975 Paris, Théâtre du Ranelagh 1975 Paris, Salon dArt International Contemporain 1975 Vaison-la-Romaine, 1er Collectif Sculpture - Peinture 1976 Paris, Salon Réalités Nouvelles 1976 Vaison-la-Romaine, 2éme Collectif Sculpture - Peinture 1976 Tremblay, Centre Régional dArt Contemporain 1976 Billon, Forme et Couleurs 1977 Paris, Salon de mai 1977 Paris, Galerie lEnseigne du Cerceau 1978 Londres, Camden center surrealism unlimited 1978 Malmö (Suède), Galerie Origrafica 1978 Paris, Salon de mai 1978 Bochom Muséum 1978 Villedieu, lAbbaye, Les matériaux cuits dans la sculpture contemporaine 1978 Estrup international Kunstcebter 1978 Denain, Usinor, Exposition Phase 1979 Paris, Salon de la jeune sculpture 1979 Mexico, Musée dArt Moderne, Exposition Phase 1979 Le Vaudreuil Ville nouvelle, Exposition internationale de Sculpture 1980 Fontenay sous bois, Sculpture contemporaine 1980 Lyon, Galerie Verrières, Exposition Phase 1980 Festival International de la Napoule 1980 Malmö (Suède), Galerie Origrafica 1981 Lyon, Elac, Permanence du regard surréaliste 1981 Epinal, Centre Culturel, Images en flagrant Délit 1999 Blois, Bibliothèque Abbé Grégoire, Obsidiane 1999 Paris, Librairie Mouvement 2000 Joigny, Atelier Cantoisel, support Mémoire 2001 Nîmes, Chapelle des Jésuites 2001 Galerie des Arènes 2001 Beaucaire, Galerie dArt |
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