Laurent ALAUZEN

Né à Draguignan en 1964.
1971 Premières expériences picturales sous l’influence de ses parents
Entre 1971 et 1975 il réalise une série de travaux à l’encre de Chine d’influence symboliste.
Entre à l'école des Beaux-Arts de Draguignan et en sort avec son diplôme.
Tout en peignant, il entre en faculté de médecine. Son cabinet de médecin et son atelier sont à Aimargues (France)

Une lumière de Provence

Les œuvres de Laurent Alauzen naissent deux fois. Modelages d’acrylique, traces de savants mélanges écrasés, couchés, étendus, étirés sur la toile ; ainsi naissent au cœur de la nuit les tableaux d’Alauzen. Car la nuit, dans son silence, dans son obscurité, la nuit a une vie où les lumières des âmes artistes aiment à jaillir dans un souffle calme et serein. La nuit tous les chats sont gris dit-on ; alors toutes les toiles de Laurent Alauzen, pour conjurer la grisaille, se parent des plus pures couleurs provençales. Comme tous les tableaux de l’histoire de l’art, les couleurs figent le regard du peintre tout en l’imprégnant d’une vision : une image apparait. Elle s’impose à l’artiste qui à son tour arrête le temps et signe son travail. Il ne l’aime pas forcement, mais le moment de sa maturité est venu ; la relation entre le peintre et son œuvre s’achève, chacun vivra désormais son propre voyage.
Le premier voyage sera celui qui permettra la première rencontre entre l’artiste et son œuvre. Au petit matin, lorsque le jour borde la nuit, éteignant la féline grisaille, la vraie vie des couleurs jaillit. Ainsi naissent une deuxième fois les œuvres de Laurent Alauzen. L’artiste sait alors que ses toiles ne lui appartiennent plus.
Laurent Alauzen, fort de ses études à l’école des Beaux-Arts de Draguignan, aurait pu se contenter d’offrir éveil et réconfort à notre esprit ; il a pourtant choisi de s’occuper aussi du corps des hommes en devenant médecin. Il nous livre une peinture rayonnante mêlant la lumière régionale aux élans de sa générositéet de son humour. Une douceur de vivre toute en abstraction en émane et les spirales revenant comme un mantra sont sans doute un reliquat des séries inspirés de portails en fer forgé ; loin d’évoquer un renfermement sur soi-même, elles nous invite à porter avec l’artiste, notre attention sur l’extérieur.

 

 

 

 

 

 

Principales expositions

1984 Montpellier Première exposition - Art Système
1987 Montpellier Galerie d’Architecture-Design P. Capelier & C.Bourdiol
         Washington(Etats Unis) Art Gallery
         Montpellier L’ours Blanc
1988 Montpellier Galerie Art-Système lors de la présentation du mobilier G. Cappelini         (Collection Progetti Computti)
         Montpellier FNAC : Rencontre Avril-Forum
         Montpellier L’ours Blanc
         Montpellier Atelier F. Potentier - M. Andersh
         Zürich (Suisse) Galerie Béatrice Schnüriger
         Montpellier Consulat de la République Fédérale Allemande
1989 Séries d’œuvres inspirées par les portails en ferronnerie
         Saint Tropez Hôtel Bella Vista
         Montpellier Galerie Art-Système
1990 Montpellier Maison de la Lozère
         Montpellier AGEM
         Montpellier Galerie Arts & Buffet
         Ste Marie de la Mer Mas du Juge - Devises - Escousses de Camargue
         Montpellier Atelier F. Negri - Décoration et Architecture d’intérieur
1991 Montpellier Galerie Arts & Buffet
         Salin de Giraud Mas les Marquises
         Tokyo (Japon) Galerie Ise
         Nîmes Carré d’Art
         Nîmes Galerie La Talanquera
         Hôtel de Manse - Fête de la musique
1992 Narbonne Hôtel de Ville - Sport Art - Préparation des équipes des USA aux JO de          Barcelone
         Montpellier Maison de la Lozère
1993 Aimargues Atelier de l’Artiste
         Montpellier Maison de la Lozère
1995 Nîmes Galerie Jules Salles
1997 Montpellier Souleil Galerie
1999 Beaucaire Galerie d’Art

 

 


On retrouve ici parfaitement illustré les Trois Principes de la Nécessite Intérieure de Kandinsky : Adéquation de la forme et du fond : profonde originalité des rythmes et des graphismes. Important équilibre et richesse des formes. Les forces tantôt centrifuges, se rassemblant en calligrammes ou en cercles refermés surtout dans les scènes tauromachiques (la Féria, camaïeu de sépia mais aussi taureaux aux muscles bandés) ou réseaux de lignes parallèles s’amenuisant, se resserrant vers un centre enfoncé (espace créé) ; tantôt éclatées en bouquets polychromes mais aussi en silhouettes prises dans une marche souple et saccadées à la fois (jambages parallèles alternant avec des signes anthropomorphes : têtes oblongues, amandes des yeux, ocelles…) souvent présentée en diptyques ou en compartiments, ces lignes s’équilibrent en jeux particulièrement heureux, soit encore une fois, imbriqués, implosant, soit explosant comme des rythmes de cymbales. (nombreuses autres incidences musicales dans cette expression. Lyrisme expansif).
Exigence personnelle et du métier (avec rigueur et humour) : cette organisation sensible ne réprime rien, n’emprisonne pas, n’est surtout pas restrictive. Au contraire, la touche très décidée, le geste du pinceau lisse ou en frottis, épais ou délicat mais toujours affirmé, s’appuyant sur ces couleurs primaires (quelquefois, association de complémentaires), conduisent le peintre à opter pour une version dynamique de ce qui l’entoure, de ce sur quoi se pose son regard, ouvert et généreux (non dénué d’humour).
Adéquation à l’époque : impressions fugaces de ce qu’on peut saisir du réel (comme entre parenthèses), puisque l’on est entre bruit et fureur - et dérision - comme un paysage de la vitre d’un train…
Peinture indubitablement de son temps,de plus, environnement poétique et sensible de mistral gagnant.
Claude Tournay
(critique d’art) mai 1993