Claire MAMBOURG

Née à Liège en 1948.
Aprés avoir fait des études de peinture est de gravure à l’académie Royale des Beaux Arts de Liège, elle suit une formation de graphiste.
Sa démarche, bien qu’abstraite s’inspire toujours de la décantation des lignes majeures qui structurent les paysages qu’elle contemple.
Les signes créé par cet artiste ne vivent pas dans une cohérence intime. Un signe engendre le dsuivant et une longue chaine d’interactions nourrit chaque oeuvre qui peut connaitre des lectures différentes, de gauche à droite, de droite à gauche, de haut en bas ou inversement.
Cette configuration a l’avantage d’oser toute les réversibilités.

L’ORDRE ET LE CHAOS
A n’importe quel niveau de la nature, organique ou minérale, l’accumulation des éléments engendre un désordre, une situation chaotique, limitant de plus en plus l’autonomie - la liberté - de chacun de chacun de ses éléments. L’instabilité de cet état crée les conditions d’émergence d’organisation, de structure.
Les cellules, les molécules et les particules, minérales, végétales, humaines, comme les fonctionnements socio-économiques, psychiques, sont en permanence soumises à cette dialectique du désordre et de l’ordre.
L’esprit humain nééchappe pas à cette dialectique fondamentale, qui organise la science, l’art, les émotions, la communication.

L’ARBORISATION
L’arborisation représente l’organisation la plus fréquente que l’on retrouve dans toutes les formes dela nature. Elle se dispose suivant deux structures : l’axe et les ramifications.
L’axe (le tronc, la base) est indispensable mais fragile et limité.
En symétries s’organisent, autour de l’axe des structures diversifiées et complexes, grâce à une nouvelle disposition : la bifurcation.
Les ramifications reproduisent à l’infini des structures semblables (les bifurcations), mais toujours différentes dans leur évolution.

LES RAMIFICATIONS

  On les retrouve à tous les niveaux de la nature : molécules, cristaux, dispositions de la nature (rivières, montagnes, ...), végétaux (racines, troncs, branches, feuilles, ...), êtres vivants (cellules, vaisseaux, nerfs, ...), organisations vivantes (nids, troupeaux, sociétés, habitats, infrastructures, ...).
Ces structures se retrouvent également dans toutes les activités mentales et leurs représentations, y compris dans toute les formes d ‘art. De l’accumulation et de la confusion (le désordre) surgissent des formes s’organisant autour d’un axe et se reproduisant, dans des dimentions fractales, à l’infini sous formes de ramifications.
RAMIFICATIONS, FRACTALES
  Je voudrais provoquer une réflexion sur les structures qui gèrent la vie dans notre monde, ces stuctures qui sont toujours les mêmes et qui se reproduisent indéfiniment dans la nature et dans nos sociétés.
  C’est en lisant ” L’Ordre et la Volupté ” de Roland Fivaz, physicien suisse, que j’ai pris conscience de cet étrange
” ordre ” qui gère le monde et qui, sans fin, rétablit toujours en forme de ramifications les instabilités et la desorganisation de notre univers. Ces ramifications forment la trame du monde.
  Mon travail de plasticienne sera basé sur ce rythme et ces hallucinantes répétitions des mêmes signes, reproduits à toutes les échelles, réinscrivant entre eux une nouvelle écriture, une autre organisation dans un espace, un temps, un lieu.
Dans cet espace et ce temps, je voudrais intégrer d’autres ”façons de voir”, d’autres manières d’aborder ce système de structures, en mettant en symbiose l’art, la science et les cultures, en créant des dialogues entre scientifiques et artistes.
J’y associerai principalement un auteur congolais, Caya Makhélé, qui travaillant sur le même thême, mettra en scène et réalisera un spectacle théâtral avec des comédiens maliens, la Compagnie Guimba National du Mali de Habib Dembélé. La pièce s’intégrera à l’exposition et l’exposition au spectacle. Le décors constituera une partie de l’exposition qui accompagnera le spectacle.
Une partie de la création artistique se déroulera au Mali, où je pourrais travailler au rythme de la mise en scène au moyen des techniques d’impression des bogolans (méthode malienne de teinture de tissus à l’argile, utilisée par les femmes Bamana).
Tout en gardant mon identité, j’aimerais provoquer un dialogue entre les artistes africaines qui créent les bogolans et mon travail sur les ramifications. En effet, les techniques du Bogolan s’y apparentent : issues d’une longue tradition, elles se sont transmises à travers les siècles. A chaque génération, les artistes ont ajouté leurs signes et leur histoire.