Sans titre, 1998
Huile, toile, plexi, 20 x 45
La peinture, composée de matière et de formes se nourrit et se questionne de son histoire.
Le tableau, véritable porteur de cette histoire, actualise cette réalité : peinture / histoire/ sens.
Dans ce temps de la fabrication se nouent aussi un drame et une synthèse : ceux d’un séjour personnel de l’artiste au monde. mais aussi un apport éminemment culturel et cultuel de l’oeuvre au monde. Rapport qui le fait résonner à l’Autre lui conférent ainsi un statut d’exception, mais aussi une relation intime à l’être profond.
Mais afin que quelque chose apparaisse de l’ordre du visible, du tableau, de l’objet, il faut que le sujet fasse l’effort de se circonscrire dans un espace, se compromette à un ”apparaitre” quine sera jamais qu’une de ses occasions. Ce ressassement du sujet à paraître est le fond de l’acte de création, et ce pourquoi il renait sans cesse, toujours neuf, toujours le même et toujours un autre ... Comme un désir jamais assouvi, celui de l’être voulant paraitre.
L’espace clos nécessaire et la volonté de le servir s’accompagne d’une action plastique, comme la matière s’accompagne de la forme et d’une panoplie de gestes formels, répétés, déclinés, usés à l’infini.
Cette histoire qui se refait sans cesse par couches successives grattées, recouvertes, opacifiées, retrouvées enfin, forme la mémoire de cette histoire de l’Être qui apparait non plus dans sa peinitude conceptuelle mais dans une réalité actuelle. Le signe est bien signe de quelque chose même si il ne figure rien, que la possibilité d’une matérialisation nécessaire. Le Tableau ainsi conçu entend montrer une relation privilégiee de l’essence et de l’existence en donnant un sens à l’acte de peindre. L’espace du tableau devient, tant pour le spectateur que la créateur, le lieu d’une recherche, d’une surprise, où se confrontent et se confondent l’Être et le Paraître.
